Liévin pour pas les zoublier (3)
par kiki le, 08/05/2007En lisant les deux sujets d'ssus l'site, pour pas les zoublier, je me suis dit qu'il fallait que je parle aussi d'une commémoration qui s'est déroulée à Liévin.
La semaine dernière , j'ai fait une photo d'une stèle inaugurée à Liévin, la stèle a été mise dans un lieu que je connaissais très bien dans les années d'antan, j'allais au bal avec mon regretté copain et ami d'enfance Gérard, et j'avais déjà mis quelques lignes dans regrets et souvenirs sur le site.
L'endroit était une très belle salle qui servait pour les répétitions de l'harmonie des mines de Liévin et où se déroulaient les bals de la police, des catherinettes et beaucoups d'autres réunions.
Cette stèle est située dans la rue barbusse à Liévin, à l'emplacement même du Tabarin désormais disparu, qui a cédé la place à la rue qui mène au Centre Commercial.
Cette stèle ( photo) à la mémoire de ces lièvinois comporte le texte suivant:
Ici se trouvait la salle des répétitions de l'harmonie des Mines de Liévin
Le 27 Juillet 1944
6 jeunes mucisiens y furent arrêtés
Maurice DENIS
Eugène JOYEZ
Raymond PERSIAUX
Pablio PRANDIN
Anicet SENECHAL
Jean Baptiste THUMERELLE
Pablio PRANDIN déporté en allemagne y trouvera la mort le 22 février 1945.
Source : la Voix du Nord du 02 Mai 2007
En 2005,nous nous étions fait l'écho d'un épisode de l'Occupation qui nous avait été rapporté par M. Decoupigny d'Angres. Ce fait était lié à l'attentat qui avait eu lieu à cette époque au Pont Césarine à Lens au cours duquel le résistant Charles Debarge et deux de ces compagnons avaient attaqué et tué deux Allemands. Une plaque commémorative a d'ailleurs été apposée à cet endroit, à l'entrée de la rue qui mène au stade. Une cérémonie s'y déroule chaque année.
A la suite de l'attentat, des soldats allemands mus par un désir de vengeance ont remonté la rue défernez. Entendant des accents musicaux venant de la salle du Tabarin, ils y ont pénétré et arrêtés des jeunes mucisiens qui se trouvaient là à l'occasion d'une répétition. On était alors le 27 Juillet 1944 à un peu plus d'un mois de la libération de Liévin qui aura lieu le premier septembre. C'était une période trouble, il y avait des bombardements, le couvre-feu était établi mais pas toujours respecté dans une commune où des ouvriers travaillaient le soir ou la nuit à la mine.
Furent pris dans la raffle : Maurice Denis, Eugène Joyez, Raymond Persiaux, Jean-Baptiste Thumerelle, Anicet Sénéchal et Publio Prandin. Seul ce dernier ne reviendra pas de sa déportation, ayant sauté sur une bombe à retardement à quelques jours de sa libération. Les autres sont rentrés. D'autres avaient été arrêtés pour motif de résistance, on les avait pris les armes à la main. Eux avaient été raflés pour s'être trouvés à la mauvaise heure au mauvais endroit. Ils sont rentrés comme ces prisonniers de guerre qui sont revenus dans une région libérée depuis un an, qui n'avait certes pas oublié, mais qui ne souhaitait plus en parler tous les jours.
Cela peut expliquer cet "oubli" que les intéressés eux-mêmes n'avaient pas souhaité rappeler. Il aura fallu les recherches de l'Office de la mémoire et la démarche de M. Decoupigny pour y revenir.
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