trente ans de travail au fond (2)
par kiki le, 04/08/2007Relais le magazine mensuel de la règion minière du Nord-Pas-De-Calais N° 100 de Janvier 1978
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Les éboulements dont il est question dans votre citation.
Quand il y avait un éboulement , j'avais le privilège de choisir mes hommes. J'ai participé ainsi à des sauvetages. Mais on n'est jamais seul quand on fait un sauvetage. Bien sûr il y en a toujours un qui est plus qualifié qu'un autre et il ne faut pas être 36 à commander. Il ne s'agit pas de s'engager en aveugle pour dégager quelqu'un.
Il faut quand même un certain temps pour avoir la notion des risques qui peuvent se présenter.
En 1965, que sait il passé ?
En fait, il y a eu deux éboulements, l'un dans la taille Sainte-Barbe, l'autre dans la veine Beaumont, j'ai pris la direction des opérations avec l'aide des copains.
Pour dégager le premier ouvrier on a mis 8 minutes et pour le secod, il a fallu 15 à 20 minutes. L'un et l'autre ont été sauvés.
Cette médaille d'or, elle vous fait plaisir ?
La médaille des Mines bien sûr cela fait plaisir. Mais on n'est jamais seul pour faire un sauvatage. Vous savez, il y a d'autres ouvriers méritants qui ne l'ont pas. Quand il arrive un accident on n'est jamais seul et il faut faire vite.
Quels changements avez vous constaté sur le plan technique au cours de votre carrière au fond ?
Avant l'ouvrier courait pour travailler. Pour revenir, pour ne pas manquer la cage, on faisait le parcours au pas de course. Maintenant, ce n'est plus la même chose. L'ouvrier travaille mais il quitte son boulot à l'heure. Sur le plan du travail, il y a eu beaucoup de changements.
Nous abatteurs, on allait chercher nos bois nous-mêmes. Maintenant chacun a une fonction. Un ouvrier dégage un étançon, il déboise, il boise. Il reste à sa place. J'ai connu aussi le démarrage de l'injection d'eau en taille pour la lutte contre la poussière. Pour la sécurité c'est beaucoup plus strict, et c'est normal. Enfin, il y a la mécanisation...
A suivre