les noirs museaux (1)
par Autrot le, 10/11/2007André
Oui tu as raison de dire que les conditions de travail au criblage étaient difficiles. J'en sais quelque chose, pour y avoir été occupé plusieurs mois avant de descendre au fond.
Ayant très froid l'hiver, étouffant l'été, le tout dans un bruit infernal, il fallait trier le charbon qui arrivait sans arrêt dans les trémies.
Le surveillant était sans cesse sur notre dos et il n'était pas bon d'être son point de mire. Les seuls moments où nous avions un peu de répit c'est quand il y avait "d'limbroul" au moulinage, mais pas pour les longs moments, car alors il nous faisait faire du nettoyage ou nous occupait sur le parc à bois.
Mais la tache la plus ingrate, et celle que nous redoutions, c'était le nettoyage des "tables à secousses " en fin de poste. Pour ceux qui ne connaisssent pas ça consistait à descendre dans une goulotte qui se trouvait en dessous des trémies et à évacuer toutes les très fines poussières (comme de la farine) qui s'étaient accumulées durant tout le poste.
A l'intérieur c'était irrespirable et nous étions pris de quintes de toux à chaque fois. Heureusement seuls les hommes faisaient ce sale boulot.
Il y avait aussi la période du bizutage qui consistait à enduire certaines parties que j'appellerais "sensibles" avec de la graisse. Mais là je ne me suis jamais laissé faire, ce qui me valut un traitement particulier de la part du surveillant durant mon court passage au criblage.
Qui a dit qu'chétot miu din l'temps ?