le deuil dans les maisons
par minloute le, 25/01/2008enfants, nous n avions qu' une relation bien étrange avec la mort , comment admettre que nos parents disparaitraient un jour, on l a tous dit un jour à nos parents " maman, toi, tu mourras jamais , hein?" et encore j ai peut etre dit "mouriras pas" ......
quand il y avait un deuil dans la rue, on le savait rapidement , d' abord par le bouche à oreilles puis par ces grandes croix noires apposées sur le coté de la porte
la veille de l enterrement était apposé assez souvent une grande tenture noire qui venait encadrer la porte principale de la maison
on mourrait souvent chez soi , ce n est plus le cas actuellement, souvent à l hopital de beuvry maintenant
le jour de l enterrement , le corbillard tiré par des chevaux , faisait son entrée dans la rue
"drole " d équipage, uniformément noir, de la robe des chevaux, en passant par les crèpes et les tentures du corbillard
le plus lugubre était la décoration meme du corbillard, ponpons noirs sur l' arnachement des chevaux, et une espèce de plumet noir accroché sur leur front, telles des licornes maléfiques qui rendait leur approche encore plus étrange
aujourd hui , tout ce décor a disparu, on est plus sobre, on ne montre plus la mort, il faut l oublier tout au moins la gommer dans une société basée parait il sur le temps libre, les loisirs, et la joie de vivre .............
à méditer
Il est vrai que tout ce décorum faisait alors partie du travail de deuil, visible de l'extérieur; que les tentures , selon leurs "décorations" indiquaient également la tendance religieuse du défunt ( je pense aux obséques de mon grand-père, libre- penseur)...
Mais il ne faut pas oublier les veillées mortuaires ! que de cafougnettes n'ont- elles pas été racontées pendant ces heures là! et les gens ne se privaient pas de rire , quelquefois autour du corps ! les anecdotes mettaient en scène des péripéties drôles qui lui étaient arrivées ...personne n'avait l'impression d'un manque de respect!
je me souviens de mon pépére Pouchain , rentrant un peu zigzaguant d'une de ces veillées, dire avec des yeux brillants :" min copain , y'a été ben honoré , in a ben rigolé !"
Il y avait des spécialités : une de mes tantes de Grenay , dans ces occasions, racontait des histoires de curés et de bonnes soeurs , alors que dans notre famille de mécréants , elle était considérée comme "eune garnoule ed'bénitier !"