L'accident par Emile Zola
par Marir Daniel le, 10/05/2009Pour ne pas oublier
L'accident,
Un mineur est tué. La nouvelle se répand de taille en taille ; ceux de son équipe, de son quartier se précipitent pour le secourir.
On part chercher le chef porion ou l'ingénieur. S'il n'est pas enseveli, on l'amène dans la voie la plus proche.
S'il n'est pas trop démantibulé on met le corps dans une toile.
On le porte, on le met dans une berline, un camarade l'y tient debout, droit !
On fait partir le triste convoi, le trajet est long, il y a parfois plusieurs kilomètres.
A l'accrochage une cage est réservée, elle l'attend, le délégué mineur est là.
On remonte moins vite que de coutume.
Arrivé au jour on le sort et on l'amène dans la salle des porions, on le déshabille, le médecin de la Compagnie examine le corps et fait son rapport légiste, un officier de Gendarmerie y assiste, l'ingénieur aussi.
Ensuite on le lave, le met sur un matelas, on l'enroule dans un drap.
La famille est prévenue doucement....., elle vient;
On la laisse voir s'il n'est pas trop abimé, défiguré.
Enfin on le met dans un cercueil et la nuit on l'emporte chez lui, en silence, dans le coron.
Emile Zola , Fosse Renard 1884
Ecrit lors de son passage à Denain, d'ailleurs, afin de s'imprégner de l'atmosphère, de comprendre le monde de la mine, il descendit à Renard, et visita les corons, parla avec les mineurs alors en grève, ainsi il fit ses fiches "naturalistes", avec une grande précision.
Après la parution du roman, la Compagnie d'Anzin regretta de lui avoir fourni une liberté d'action, autant que la permission de voir le travail au fond.
c'que té racontes là Daniel j'l'ai vécu in 1958 , min camarate youn s'a fait tuer par inn' énorme gaillette qui s'a délavée, al talle St Victor au 9 ed'Lens
in l'a ramené d'sur un barou jusqu'à l'accrochache el cache ale étot prête, et pi inn' fos au jour in l'a mis dins c'qu'in appelot l'infirmerie, yavot 19 ans et mi aussi, j'ai 70 ans aujourd'hui, et j'y arpinse souvint