Photos anciennes de la catastrophe de La Clarence 1912 (1/2)
par PAILLART André le, 22/10/2011Rappel de faits:
13 h 30 le 3 septembre 1912, à la fosse de La Clarence à Divion; les mineurs entament la remontée et les boutefeux du matin apprêtent à armer les tirs de mines placées dans les fronts de bowettes.
Environ une heure plus tard, une violente explosion se produit.
On dénombre 77 hommes au fond et 25 de leurs camarades du poste de l'après midi viennent de descendre.
Une épaisse fumée noire surgit du puits. Il s'agit d'un coup de grisou ayant nourri un violent coup de poussier.
Le bilan des pertes humaines est lourd: 79 morts dont 6 sauveteurs.
Seulement 49 corps ont pu être identifiés, 28 n'ont jamais été retrouvés et dorment pour l'éternité dans les entrailles de cette sinistre vallée.
Douze des victimes avaient moins de 15 ans, le plus jeune en avait à peine 13...
le 11 septembre, les opérations de sauvetage furent suspendues, la fosse noyée.
Après un nouvel accident dû à nouveau au grisou, la fosse de la Clarence a été définitivement fermée en 1954.
Puissent ces photos anciennes nous rappeler leur souvenir et leur sacrifice.
Hommage aux damnés de la terre...
Photo 1 : l'entrée de la fosse de La Clarence
Photo 2 : L'ingénieur Mr Weiss, directeur des mines de la Compagnie
Photo 3 : L'ingénieur en chef Mr Léon.
Photo 4 : Groupe de sauveteurs s'apprêtant à descendre
Toutes les lampes individuelles à la fosse de La Clarence sont à cette époque de type Wolf à benzine construites par les Etablissements Joris à Loncin, alimentées en air par leur bague inférieure sous le verre.
En novembre 1911, pour éviter que les ouvriers dans les tailles ne rallument eux mêmes leurs lampes éteintes, la Direction de la Compagnie avait fait supprimer les rallumeurs, ne les conservant que sur les lampes des porions ( 32 au total ).
Cette procédure s'appliquait aux mines grisouteuses.
Les lampes éteintes étaient échangées par des galibots dans les chantiers; eux mêmes les prenaient dans un dépôt situé à l' accrochage, avec deux dépôts secondaires près des travaux quand ils étaient trop éloignés.
Photo 5 : Sauveteur muni d'un casque respiratoire Tissot.
Les sauveteurs de Liévin perdirent dans les opérations de secours, leur porion, Mr Abraham Vital.
Leur ingénieur, Mr Fenzy, est à l' origine de la mise au point d'un appareil de respiration en milieu hostile, qu'il perfectionne au cours des multiples interventions dans les différentes Compagnies.
L'air au fond étant vicié par les gaz de l'explosion, les lampes à benzine se seraient vite éteintes; c'est la raison pour laquelle ce sauveteur va descendre avec des lampes électriques portatives, vraisemblablement les toutes premières d'usage en ces lieux.
Photo 6 : Dés l'annonce de l'accident, une foule énorme vint se masser devant les grilles du carreau de la fosse.
Elle fut canalisée par les gendarmes de Béthune appelés en renfort.
( 6 photos)